Calcul provision pécule de vacances - bilan 31/12/2022
03/05/2023
Calcul provision pécule de vacances - bilan 31/12/2022
Provision pour pécule de
vacances à comptabiliser au 31/12/2022 : doit-elle être revue compte tenu
de l’indexation des salaires survenue en janvier 2023 ?
Dans les secteurs où l’indexation
des salaires a lieu chaque année, nous constatons un décalage entre la masse
salariale (non indexée) attribuée en 2022 (base fiscale du pécule de vacances)
et le pécule de vacances effectif (indexé) qui sera à payer en 2023.
Décalage entre provision
et pécule de vacances payé
Le double pécule de vacances, qui
sera généralement payé en mai ou juin 2023, sera calculé sur le salaire brut
(indexé) en vigueur à ce moment-là.
Afin d’anticiper ces charges,
conformément au droit comptable (article 3:11 AR/CSA), une dette à un an au
plus (compte 456 pécule de vacances) doit être comptabilisée à la fin de
l’exercice. Toutefois, ces provisions à constituer ne sont déductibles
fiscalement que si elles sont comptabilisées dans certaines limites.
Comme les années précédentes,
l’administration fiscale, en concertation avec la FEB, a récemment fixé les
règles de base à cet effet (voir circulaire 2023/C/22 du 21/2/2023). Pour les
employés, la provision déductible correspond ainsi à 18,20 % des rémunérations
fixes et variables octroyées en 2022 (hors prime de fin d’année, 13ème mois et
double pécule de vacances). Pour les ouvriers, il s’agit de 10,27 % de 108 % de
la rémunération brute.
Dans les secteurs où l’indexation
des salaires ne se fera pleinement sentir qu’en janvier 2023, on peut donc se
demander si la provision pour pécule de vacances - qui est basée sur la masse
salariale non indexée de 2022 - doit ou non être ajustée en fonction de
l’inflation.
Principes de
comptabilité régulière
Il résulte de l’article 3:11
AR/CSA qu’il faut notamment tenir compte, lors de la clôture de l’exercice, des
« ... rémunérations, allocations et autres avantages sociaux qui seront
attribués au cours d’un exercice ultérieur à raison de prestations effectuées
au cours de l’exercice ou d’exercices antérieurs ».
Le surcoût lié à l’indexation
doit donc être inclus dans la provision pour pécule de vacances à la fin de
l’exercice.
Ce surcoût doit alors être basé
sur des critères d’évaluation objectifs et correspondre à la meilleure
estimation des charges qui devront probablement être payées.
Dans ce contexte, l’ICCI (Centre
d’information du Révisorat d’entreprise) a publié, mi-janvier 2023, un avis
conseillant aux réviseurs d’augmenter la provision pour pécule de vacances à
concurrence de l’indexation connue à la fin de l’année.
Ces provisions
complémentaires sont-elles aussi exonérées d’impôt ?
Pour l’administration fiscale,
les provisions sont considérées comme des réserves, qui font en principe partie
des réserves imposables (art. 25, 5° CIR 92). Ce n’est que sous certaines
conditions qu’elles sont exonérées d’impôt.
Le commentaire administratif
(57/18) précise que le pécule de vacances encore à payer comptabilisé au cours
d’un exercice comptable n’est considéré comme une charge professionnelle que
dans la mesure où il correspond au montant minimum du pécule de vacances qui
devra ultérieurement être supporté par l’entreprise. Ce « montant minimum »
(c.-à-d. le pourcentage conforme au Com. 57/23) est communiqué chaque année par
voie de circulaire (voir ci-dessus).
Par conséquent, si une entreprise
estime nécessaire de constituer une provision supplémentaire pour le pécule de
vacances afin de couvrir le coût supplémentaire que représente l’indexation des
salaires, cette provision supplémentaire ne peut être constituée que si toutes
les conditions fiscales sont également remplies (voir l’article 48 CIR 92). Il
est alors particulièrement important de définir avec précision les charges à
prévoir. En pratique, cela doit donc être fait au moyen d’un calcul détaillé
(et individuel) par employé, sur la base de données connues et établies au
moment de la constitution de la provision.